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La chapelle présente aujourd’hui un plan très simple, puisqu’elle se compose d’une nef de deux travées et d’un chevet à sept pans.Ce plan résulte en réalité d’un réaménagement à la fin du xve s. de l’édifice primitif du xiiie s., en grande partie ruiné pendant la guerre de Cent Ans. La disposition originale, restituée par B. Ancien, montrait une nef accompagnée de deux collatéraux d’au moins deux travées, un transept saillant, une travée droite de chœur accompagnée elle aussi de collatéraux et l’abside toujours visible, quoique remaniée dans sa partie supérieure. Après la reconstruction du xve s., les colonnes cantonnées de colonnettes qui soutenaient la croisée du transept délimitèrent avec le chevet le nouveau tracé de la chapelle désormais bien réduite. Enfin, le portail du xiiie s. fut heureusement conservé et remployé sur la nouvelle façade.

Ce sont surtout ces témoins du gothique classique, quoique mutilés, qui nous intéressent, qu’il s’agisse de la piscine du sanctuaire, des colonnes baguées (détail archaïque pour le milieu du siècle, période à laquelle semble appartenir la construction, si l’on se réfère au style des chapiteaux) ou du décor floral voire figuré.

Les éléments datant du réaménagement sont beaucoup plus décevants : ainsi les quatre baies de la nouvelle nef ne semblent pas avoir reçu de remplages et les reconstructeurs ont fait surmonter les piliers subsistant de contreforts peu gracieux. Le portail est comme l’édifice tout entier le résultat de la réfection à moitié réussie du xve s. : si les panneaux d’ébrasement formés d’un tapis de quatre-feuilles et les colonnettes qui les surmontent restituent assez bien la disposition du portail primitif, le linteau a été inversé, des quatre-feuilles en surnombre placés ici ou là et une archivolte, trop grande pour provenir du portail, a été reconstituée en arc de mitre. La niche qui orne le tympan et la plinthe qui court le long de l’édifice forment comme la signature de ces maîtres d’œuvre qui ont eu du moins l’intelligence de conserver autant que possible certains éléments du xiiie s.

La commanderie comportait encore de nombreux bâtiments, complétés par les adjonctions modernes de l’exploitation agricole, dont l’histoire ne nous intéresse pas ici ; notons seulement qu’en 1950, on pouvait encore voir le corps de logis et que subsiste toujours la grange. Ceux-ci ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire en 1927 avec la chapelle.

Les travaux nécessités par l’état de vétusté de cette dernière ont été très importants, mais vont permettre, grâce en particulier à l’action de la Sauvegarde de l’Art français (qui a versé deux subventions, de 60 000 F en 1988 et de 40 000 F en 1989), la survie de ce très beau monument.

G.M. L.

Le projet en images