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Sévigny-Waleppe était une possession de la Picardie et du Hainaut sous l’Ancien Régime. La commune n’est rattachée officiellement au département des Ardennes qu’à la Révolution française et entre dans le canton de Château Porcien en 1800.

En 1870-1871, les Prussiens forment une coalition contre Napoléon III. Au mois de septembre, puis au mois d’octobre, Sévigny est de nouveau occupé par plusieurs unités. Les Uhlans, fantassins et lanciers, que commandent les princes du Wurtemberg et de Hohenlohe et leur état-major, forment un contingent de 3 800 hommes, auxquels il faut ajouter 140 officiers et 2 124 chevaux. Les villageois vont devoir subvenir aux besoins de tous jusqu’à l’armistice qui est signée le 26 janvier 1871. Les dépenses imposées et les pillages à répétition de la campagne environnante, laissent dans la misère la population.

Cette église du XIIIème siècle comporte un clocher construit au XVIIème siècle. Le décor du choeur a été refait à la fin du XVIIIème siècle et la nef voûtée au XIXème siècle.

L’aspect massif de l’église est atténué par son plan en croix latine, notamment lorsqu’on emprunte l’entrée principale qui se fait par l’imposant massif occidental. La première travée, qui fait office de narthex, est ouverte latéralement, pour se connecter aux bas-côtés, avec au nord la chapelle des fonts baptismaux et au sud un escalier en équerre qui mène à la tribune de l’orgue.

En face, la nef se développe sur trois travées. Elle est séparée des collatéraux disposés au nord et au sud, par une série de piles quadrangulaires aux angles chanfreinés ou abattus supportant des arcades basses et brisées. Le choeur se compose d’une travée droite, encadrée par deux chapelles formant un faux transept. Une seconde travée droite, plus étroite, se voit prolonger d’une abside à trois pans.
La sacristie est adossée au mur est de la chapelle sud.

Deux portes latérales aménagées dans les gouttereaux des collatéraux, sont placées à l’entraxe des travées 2 et 3, en face des piles de la nef. Les baies plein cintre, sont disposées au centre de chaque travée des gouttereaux. Deux grandes verrières éclairent les pignons des chapelles nord et sud. Les arcs sont légèrement brisés. Le chevet à trois pans est éclairé par trois baies composées de simples lancettes en arc brisé.

L’édifice est bâti en pierre de taille en petit et moyen appareil et en moellons que l’on retrouve sur l’ensemble des parements extérieurs. La pierre utilisée est une pierre calcaire et les moellons proviennent des environs. Les encadrements des baies sont harpés, et certaines d’entre elles ont été bouchées, pour des raisons structurelles ou à la suite d’aménagements intérieurs. La partie supérieure des gouttereaux présente une série de modillons, seule décoration en façade avec les deux tourelles défensives qui se sont vues greffées aux angles nord-ouest et sud-ouest de la tour porche. Elles reposent sur d’imposants encorbellements. Deux contreforts viennent épauler la tour et forment un appui aux tourelles. Latéralement deux paires de contreforts encadrent la première travée des collatéraux nord et sud. Les travées suivantes en sont dépourvues, alors que les pignons des chapelles en possèdent dans leurs angles.

Les trois vaisseaux qui composent la nef et les collatéraux forment un vaste comble extérieur qui se divise en trois entités distinctes, mais que viennent prolonger les chevrons qui cachent complètement le haut des gouttereaux de la nef dont les baies ouvrent directement dans le comble des bas-côtés.

Les parties courantes de la nef, des collatéraux, des chapelles du choeur et du chevet sont couvertes d’ardoises posées aux crochets. Les faîtages sont couverts de tuiles vernissées emboîtées et scellées au mortier. Les arêtiers sont formés de fausses tuiles en zinc emboutis. Les noues droites sont ouvertes et en zinc. Le chevet présente une croupe polygonale en ardoises. Pour le clocher et la flèche, les ardoises sont clouées et les arêtiers sont fermés et en ardoises.

L’église présente des dallages en pierre calcaire avec une grande variété de modules et un calepinage riche et symétrique. Les allées sont bien signalées par une pose régulière délimitée par des bandes horizontales. Le sol du choeur et du chevet ainsi que de la chapelle nord, sont composés de dalles calcaires quadrangulaires alternant avec des carreaux de marbre noir de Belgique formant damier.

Les voûtes d’ogives quadripartites en petit appareil des chapelles nord et sud datent du XIIIème siècle de même que celles qui couvrent la croisée sont également du XIIIème siècle avec une clé de voûte plus travaillée. Le choeur et l’abside sont couverts d’une voûte rayonnante en lattis de bois peinte datant du XVIIIème siècle et remaniée au XIXème. La nef et les collatéraux sont recouverts de voûtes décoratives en lattis bois enduits et peints également. La tour porche possède un plafond en panneaux de particules datant des années 1950. La première travée nord a un plafond mouluré en plâtre sur lattis bois repris au XIXème siècle.

Le mobilier de l’église de Sévigny-Waleppe date majoritairement des XVIIIème, XIXème et XXème siècles.
Du XVIIIème siècle datent le bénitier, l’autel secondaire, la crédence ou les fonts baptismaux (1742). Deux toiles représentent l’Assomption et la Cène. Le maître-autel actuel aurait été construit vers 1783. Il est orné d’une toile de 1805 de Jacques Wilbault représentant le Triomphe de la Religion.

Au XIXème siècle, l’édifice a été en grande partie réaménagé et notamment au milieu du siècle avec le tableau de l’Immaculée Conception, le chemin de croix, l’autel de la Vierge daté de 1848, la chaire à prêcher de 1862, …etc.
L’aménagement vitré est confié à Lejail en 1864 et Bulteau en 1878.

Au XXème siècle Bottu réalise des verrières en 1923 et de Desjardins en 1931. Tout comme le programme vitré la campagne ameublement se poursuit à la fin du XIXème et au début du XXème siècle. On lui doit le tableau de la Vierge du Sacré-Coeur acheté par la fabrique, à la maison Raffl en 1890 et l’aménagement de la grotte de Lourdes en 1904. Notons la présence d’un groupe sculpté de saint Georges du XVIème siècle, ou encore d’une statue de saint Leu, d’un Christ en croix et d’un tableau de la Vierge et de saint François d’Assise du XVIIème siècle.

Source: étude patrimoniale de l’agence Gissinger & Tellier architectes, 2022

Le projet en images