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L’église Saint-Jean-Baptiste, de belles proportions, s’étend sur 45 m de long et 10 m de large. Construite en moellons de meulière, elle affecte la forme d’un vaisseau unique terminé par une abside polygonale depuis la disparition du transept dont des vestiges du bras nord ont subsisté jusqu’en 1914.

Le portail occidental date du milieu du XIIIe siècle. Actuellement abrité par le clocher- porche, il est pourvu d’ébrasements à colonnettes coiffées de chapiteaux à décor végétal soigné sous des voussures moulurées encadrant un tympan orné d’un trilobe. Une archivolte reposant sur deux têtes coiffe le tout. Dans son ensemble, l’église fut reconstruite à la fin du Moyen Âge. Elle bénéficia alors des dons des abbés de Saint-Jean-des-Vignes de Soissons, notamment de Pierre de La Fontaine, abbé de Saint-Jean à partir de 1488 qui fit peut-être reconstruire la nef. L’abbé Poquet signalait la présence de ses armes sur un vitrail, aujourd’hui disparu, représentant la Crucifixion. L’abbé Nicolas Prud’homme (┼ 1541), qui avait été auparavant curé de Vendières, fit sans doute élever le transept : sur un pilier de croisée figurait en effet, d’après l’abbé Poquet, la date de 1542. Un chapiteau du chœur portait, toujours selon l’abbé Poquet,  la date de 1569, qui indiquerait l’achèvement des travaux, coïncidant avec l’établissement de la commende dans l’abbaye soissonnaise.

La nef de quatre travées est éclairée de baies dépourvues de remplages. Les voûtes d’ogives reposent sur des colonnettes engagées groupées en faisceaux aux savantes ondulations. Le sol, exhaussé à l’époque moderne, était à l’époque de la construction plus bas d’une trentaine de centimètres comme l’indiquent des vestiges de dallage à carreaux de terre cuite découverts en 1994, dont quelques éléments sont conservés à la mairie.

Au-dessus des voûtes, la charpente est particulièrement soignée. Sa structure en carène se compose de cinq fermes maîtresses à poinçons et entraits ; entre elles prennent place des chevrons espacés de 60 cm environ. Leurs pieds sont consolidés par des jambettes courbes fixées sur des blochets assemblés sur une sablière double. Chaque ferme est renforcée par un entrait retroussé étayé par un aisselier courbe qui forme avec la jambette inférieure un berceau brisé. En l’absence de toute trace de bardeaux, il est exclu que cette charpente ait jamais été visible d’en bas, ce qui confirme la qualité initiale du projet de construction.

Le chœur est la partie la plus récente de l’édifice. Très court, il se compose d’une seule travée droite et d’une abside à trois pans. Les baies à remplage flamboyant conservent d’infimes vestiges de la vitrerie d’origine. Le répertoire ornemental est désormais gagné par la Renaissance : les ogives reposent sur des colonnettes coiffées de chapiteaux ioniques.

Le puissant clocher adossé à la façade occidentale, épaulé par des contreforts obliques, constituait un poste de guet idéal sur la vallée du Petit Morin. Il correspond peut-être à une fortification partielle de l’église dans la première moitié du XVIe siècle.

L’église conserve un important mobilier du XVIIe s., notamment une poutre de gloire avec une Crucifixion datée de 1628, une chaire, des stalles, le maître-autel avec son retable, deux panneaux de lambris dans le chœur et les vantaux du portail occidental. Cette richesse est due sans doute à la générosité de la famille Le Tellier de Louvois.

La  Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2001 une subvention de 21 343 € pour la réparation de la toiture du clocher et de la première travée de la nef, endommagée par la tempête en décembre 1999.

D. S.

 

Bibliographie :

Arch. Sauvegarde de l’Art français : J.-Cl. Druesne, « Vendières, église Saint-Jean-Baptiste, dossier préliminaire à la restauration des charpentes et couvertures », Laon, 2000 ; « Quelques éléments nouveaux pour la compréhension de l’histoire d’Artonges et de Vendières », 2002.

Abbé Poquet, « Vendières », Annales de la Société historique et archéologique de Château-Thierry, t. 23, 1888, p. 175-178.

É. Moreau-Nélaton, Les églises de chez nous, arrondissement de Château-Thierry, t. 3, Paris, 1913, p. 339-342.

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