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Implantée sur le plateau crayeux qui s’étend au nord d’Amiens, Villers-Bocage tira dès le Moyen Âge une certaine prospérité de ses carrières de grès, utilisé notamment pour le soubassement de la cathédrale picarde.

L’église Saint-Georges, construite en craie, repose également sur un socle en grès. Elle conserve des vestiges contemporains du grand chantier amiénois dans son frontispice percé d’un portail abrité sous un porche. Au-dessus, entre deux contreforts saillants, s’ouvre un oculus, qu’on peut dater du début du XIIIe siècle.

La nef à trois vaisseaux séparés par des piliers quadrangulaires, de type halle, comporte trois travées. Initialement le vaisseau central recevait un éclairage direct comme l’indiquent les deux baies en plein cintre percées au droit des piliers médians. Ultérieurement, peut-être au XVIe s., la toiture des bas-côtés a été relevée, ce qui entraîna l’aveuglement des baies. La charpente du vaisseau central avec entraits et poinçons apparents est ancienne.

Au-delà, le transept, légèrement saillant, s’étend sur deux travées en profondeur, qui se distinguent à l’extérieur par leurs toits en bâtière. Dans l’axe du vaisseau central s’élève l’abside polygonale à cinq pans dont la construction est particulièrement soignée. Au-dessus d’un larmier continu qui souligne l’appui des baies et contourne les contreforts, le tout parfaitement assisé, les fenêtres percent largement la structure, leurs encadrements moulurés, jointifs à l’intérieur, ménagent à l’extérieur une habile transition avec les profondes culées obliques des contreforts. À l’intérieur, des colonnes isolées reçoivent les arcs du transept. Au sommet de l’une d’elles est gravée la date de 1539. Un entrait disparu portait celle de 1542.

L’église abrite une Mise au tombeau du XVIe s. provenant de l’ancienne église abbatiale de Berteaucourt-les-Dames, repeinte en 1906 par le restaurateur Grevet, tout comme le groupe monumental de Saint Georges et le dragon exposé dans le bras nord du transept.

En 2002, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 22 300 € pour la consolidation des maçonneries sur le flanc nord de l’église.

D. S.

 

Bibliographie :

Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Commission régionale Picardie. Somme. Canton de Villers-Bocage : architectures religieuses [texte : J. Förstel, S. Platerier], Amiens, 1998 (Itinéraires du patrimoine, 181), p. 10-14.

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