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L’église Saint Barthélémy de Lamazière-Basse, par ses dimensions rappelle que la paroisse fut jadis importante. L’une des plus étendues, elle s’allonge en fer de lance entre la Luzège et le Vianon.

Le nom latin de la commune « maceria » évoque des murs en pierres. Sur deux sites protégés, se sont élevés (fin du XIème et XIIème siècles) sur l’un, l’église de Lamazière, sur l’autre, le château fort de Roussille, avant-poste de la forteresse de Ventadour. Cette forteresse, Eble II, le  »Cantador », et Bernard de Ventadour en firent le berceau de la poèsie lyrique.

La construction de l’église se fit au cours des  »trois siècles paysans » (XIème, XIIème, XIIIème siècles). A la fin du XIème siècle, plusieurs seigneurs détenaient l’église, dont les origines ne nous sont point connues. Du nombre étaient les seigneurs de Lagarde, voisinage de Tulle. Gilbert de Lagarde, voulant faire de son fils Pierre un moine de l’abbaye de cette ville, donna au monastère la part qu’il avait sur l’église de Lamazière, ainsi que celle de son frêre Elie. Pierre Robert de Lagarde, peu de temps après, donna la portion qu’il possédait lui-même, pour faire également un moine de son fils Hugues. Son frère, du nom aussi de Hugues, qui, avec Aymar de Lagarde avait servi de témoin à ce troisième don, voulut y joindre le sien propre en l’année 1097. Enfin la possession de Tulle fut complétée, vingt ans plus tard, quand Bernard de Leschamel, d’une famille de Laval, voulant prendre aussi l’habit religieux, fit donation avec sa femme et ses deux fils, Rigaud et Adémar de tout ce que sa maison possédait sur cette église. Les bulles de Pascal II (1105) et d’Adrien IV (1154) font mention de l’église de Lamazière comme d’une des propriétés de Tulle.

 L’unification de la France se réalisa sous l’égide des rois capétiens directs, Philippe Auguste et Saint Louis, notamment. Mais la guerre de cent ans éclata en 1377 ; la région souffrit : batailles, destructions, brigandages (Geoffroy Tête Noire). L’église fut très abîmée. Une nouvelle période de calme et de prospérité dura jusqu’en 1560. les habitants vivaient mieux, leur nombre augmenta, l’église fut agrandie.

C’est l’évêque de Limoges qui nommait les curés…:  » Imposés 322 livres en 1777, ils apprenaient par là que leur église venait la quatrième par ordre d’importance dans l’archiprêtré de Saint Exupéry; celles de Soursac, de Saint Julien près Bort et d’Ussel lui étant seules supérieures, sous le rapport du rendement » Abbé Poulbrière. Pour preuve de son importance, aux XVIIème et XVIIIème siècles, dans un ouvrage de l’abbé Nadaud, on lit : « … La Mazière, près de Ventadour, nommé aussi Mazièrat: cure de 995 habitants; patron: Saint Barthélemy ; communiants: 820; revenu annuel: 1900 livres; décimes: 320 livres ; … ». C’est à cette époque, vraisemblablement à l’initiative d’ Angélique de Fontanges que la superbe chaire prit place, puis la table de communion.

A la Révolution, des dégradations furent commises; le maître-autel, notamment, fut brûlé. Au cours des XIXème et XXème siècles, l’église fut restaurée: consolidation des murs, réfection de la toiture, ouverture des fenêtres, installation de vitraux, peintures intérieures…

L’église Saint-Barthélémy était composée à l’origine d’une nef unique à chevet plat. Ensuite furent construites un chapelle au nord et une sacristie, et une chapelle au sud au XVIème siècle. Le clocher-peigne, lui, pourrait avoir été construit au XIIème siècle. La travée ouest et le clocher pourraient dater du XIIIème siècle.
L’église a été agrandie à la fin du XVème siècle. Au XVIIème siècle, l’église est embellie et pourvue de mobilier. La reconstruction de la chapelle du Rosaire intervient au XVIIIème siècle.

En 1793-1794, un atelier d’extraction de salpêtre est installé dans l’église. La dessiccation des eaux chargées de salpêtre aurait été faite en brûlant une partie du mobilier, dont le maître autel est le retable de la chapelle Nord. Le retable de la chapelle sud est placé dans le chœur par la suite. Contreforts, percement de baies, et reconstruction de la sacristie au XIXème siècle

Au XXème siècle :
– 1908 : classement au titre des monuments historiques de la chaire et de la table de communion.
– 1923 : classement au titre des monuments historiques de la cloche en bronze datée de 1744.
– 1971 : inscription de l’église à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques
– 1974 : classement au titre des monuments historiques de du retable.
– 1982 : restauration de la couverture en lauze
– 1991 : restauration intérieure partielle (sacristie, pavage, porte sud)
– 1997 : restauration de la voûte lambrissée

Source: Maurice Roussel

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