• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

Somme affectée
2 739 €

Ces panneaux ont été sélectionnés dans le cadre de la campagne « les lycéens à la découverte du Plus grand Musée de France ». Grâce à l’implication des élèves de seconde du lycée Edouard Branly de Dreux, ils vont pouvoir bénéficier de 2 739 € pour leur restauration. Quatre autres projets de restauration ont également été récompensés.

La commune

La Blaise, un affluent en rive gauche de l’Eure traverse Saulnières. C’est dans ce lit aquatique, dans ce bocage si français que s’étire le village. La commune est située au milieu d’une plantation de saules (saussaie, en ancien français saulaie), ce qui explique l’origine de son nom daté du XIIème siècle. Au nord du village, le promeneur rencontre l’église Saint-Pierre de Saulnières. Solide sur ces terres meubles d’Eure-et-Loir, l’édifice semble enfoncer ses pierres profondément dans le sol, se protéger de tous les éléments par ses murs épais mais aussi par la robustesse de son toit. L’église intrigue en mêlant plusieurs influences, le plein-cintre pour les ouvertures de sa nef mais aussi le gothique pour les quatre percées au niveau du chœur. Cette mosaïque d’époques se retrouve aussi dans son histoire. Cédée par des bénédictins au XVIème siècle, l’église fût plusieurs fois rénovée et repensée, notamment au XIXème siècle avec l’ajout probable d’une rosace mais aussi au XXème siècle, plus tristement cette fois-ci, avec la destruction par les bombardements allemands des vitraux du XVIème siècle. A la suite desdites destructions, la plupart des éléments restants ont été déplacés pour être protégés et la riche décoration intérieure de Saint-Pierre n’est désormais plus comparable à son foisonnement passé. Néanmoins, abritées dans les entrailles minérales de la construction, des raretés se cachent. C’est le cas des anges portant les éléments de la passion du Christ.

L’oeuvre

Ces panneaux en stucs peints sont arrivés en troisième position dans le suffrage des lycéens. Ils sont faits de stuc, un enduit composé de marbre blanc pulvérisé, de chaux éteinte et de craie gâchés dans l’eau, ou de plâtre très fin dissous dans une colle forte, pouvant prendre les nuances colorées de divers marbres, acquérant une grande dureté et un beau poli, ce qui justifie la finesse et l’attention portée aux détails. La composition est elle aussi réfléchie. L’ensemble se divise en réalité en deux panneaux distincts. Chacun contient un ange. Entre les deux pans qu’ils constituent, une grande croix assure la séparation. Les panneaux sont axés sur la représentation de la passion du Christ, c’est-à-dire tous les évènements qui ont précédé ou sont liés à sa mort sur la croix. Même si la passion n’est pas représentée de manière explicite, il suffit de prêter attention aux objets tenus par les deux anges pour y déceler la symbolique. L’œil remarque d’abord la présence de la lance, élément clé qui traverse le panneau. La sainte-lance est considéré comme une des relique de la passion, c’est celle qui a percé le flanc droit du Christ durant sa crucifixion. Autre relique, le fouet, référence à la flagellation du Christ attaché à une colonne juste avant son ascension du Golgotha. Enfin, on aperçoit l’éponge imbibée de vinaigre. Boisson courante, surtout chez les soldats romains, c’est celle qui est tendue au bout d’une branche au Christ assoiffé sur sa croix.

La restauration

Comme mentionné précédemment, Saint-Pierre de Saulnières à vécu de multiples changements, les réaménagements mais aussi les secousses de l’Histoire. Les panneaux du XVIIème siècle n’ont pu que subir ces aléas. Ils vont pouvoir bénéficier de plusieurs milliers d’euros pour leur restauration. Encore en très bon état, les panneaux vont donc être rafraîchis, effaçant ainsi les erreurs et les dommages infligés dans le passé. Ainsi, grâce à l’effort de tous, les finesses de stuc de ces riches panneaux seront remis dans leur meilleur état afin que chacun puisse à nouveau savourer un des joyaux de Saint-Pierre en Saulnières.

Découvrir les quatre autres projets récompensés par les lycéens :

Le projet en images

Anges en bois peint, XVIIe siècle, conservés dans l’église Saint-Pierre de Saulnières.