Condé-sur-vesgre, église, Verrière de la vie du Christ

Cette œuvre a bénéficié d’un généreux don du Crédit Agricole – Ile de France dans le cadre de la campagne du Plus Grand Musée de France pour sa restauration.

l’oeuvre

Située à quelques kilomètres d’Houdan, l’église de Condé-sur-Vesgre, construite au XIe siècle, conserve trois verrières représentatives du XVIe siècle, dont l’une représente des Scènes de la vie du Christ. La verrière est composée de six grands moments de l’Enfance du Christ : l’Annonciation, l’Adoration des Bergers, la Nativité, la Présentation au temple, l’Adoration des Mages et la Circoncision, avec au tympan une Assomption de la Vierge. Leur présentation dans des décors d’architecture renaissante ou en extérieur, dans de grands panneaux respectant la partition des meneaux, est typique des verrières des années 1525-30. On remarque la qualité de la peinture sur verres des visages d’origine qui subsistent, dessinés avec délicatesse.

UNE RESTAURATION nécéssaire

Cette verrière a fait l’objet d’au moins deux campagnes de restauration, l’une en 1890 par Gsell, l’autre en 1953 par l’atelier Lorin. L’ajout de plombs de casse au fil du temps perturbe la lecture du vitrail et empêche d’apprécier la taille souvent impressionnante des pièces de verre du XVIe siècle. Les deux hommes ont remplacé plusieurs visages et comblé des manques par des pièces de couleur. Une pièce de verre de la Circoncision est particulièrement effacée ; elle semble avoir été réalisée à l’émail et date peut-être d’une restauration plus ancienne.

Tous ces éléments donnent une impression d’hétérogénéité à la verrière et empêchent une bonne lisibilité de l’œuvre. Fait inhabituel et assez rare pour être souligné, une grande pièce peinte à la grisaille et au jaune d’argent et comportant un élément d’inscription, appartenant à la scène de la Nativité, a été retrouvée par hasard derrière les boiseries du chœur il y a quelques mois. Une restauration permettrait à cette « pièce manquante du puzzle » d’être enfin réintégrée à la baie dont elle a été exclue durant plusieurs décennies.

Zoé Lessard-Couturier, Élève conservateur du patrimoine l’INP, spécialité Monuments historiques et Inventaire