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L’église actuelle a été reconstruite à la fin du XVIIe siècle. Elle est située sur Les Chemins du Baroque® créés en 1992 par la Fondation pour l’Action Culturelle Internationale en Montagne (Facim).

La partie la plus ancienne, d’époque romane, est représentée par la base du clocher actuel qui constituait le porche d’entrée. L’église était alors orientée à l’est et dans le sens de la vallée. Des travaux importants ont été réalisés en 1870 : dépose de la toiture, surélévation du chœur, réalisation des décors peints de l’ensemble des voûtes par les frères Artari.

L’édifice appartient au type église halle à trois nefs et trois travées, avec un chevet plat et une tribune. Sa longueur totale est de 27 m. Sa toiture est en majeure partie recouverte de tuiles mécaniques. Les façades crépies à la chaux, sur un soubassement de pouzzolane, ont été entièrement reprises en 2015. La façade principale, d’une couleur plus claire, présente un portail d’entrée en pierre surmonté d’un entablement, d’une corniche et de deux pots à feu, et encadré par deux colonnes doriques.

L’église est connue notamment pour ses deux retables classés monuments historiques : le retable majeur (début XVIIIe s.) et le retable du Rosaire (1715). Deux autres retables sont portés au Répertoire départemental. Il s’agit du retable du Sacré-Cœur (XVIIe-XVIIIs.) et du retable des Âmes du Purgatoire (XVIIIe-XIXe s.). D’autres objets composant le mobilier liturgique sont également classés : la croix de procession, en argent et vermeil (XVIIIe s.) ; une paire de chandeliers en cuivre (fin XVIIe s.) ; une navette et un encensoir en argent (fin XVIIs.) ; une statue de sainte protectrice avec un donateur (1er tiers XVIs.).

Des travaux importants de restauration ont été entrepris de 2014 à 2018. Le chantier de gros œuvre a été suivi par un bureau d’études composé d’un architecte du patrimoine et d’un ingénieur en génie civil, des reprises en sous-œuvre étant nécessaires pour conforter le sol sur la zone du chœur. Afin d’assainir correctement l’édifice, un drain périphérique a été installé ainsi qu’un système d’aération sur chaque baie. Les retables, hormis le retable majeur, ont été entièrement démontés afin de refaire les enduits intérieurs, ce qui en a permis la restauration (traitement curatif le cas échéant et préventif, consolidation, dégagement des repeints et retour à la polychromie d’origine). Ces travaux de restauration du mobilier et du décor peint de l’intégralité des voûtes ainsi que des murs intérieurs ont bénéficié de subventions du Conseil départemental et de la Drac. Une souscription, en partenariat avec la Fondation du Patrimoine, a permis de financer en partie l’éclairage pour la mise en valeur des décors, non prévu dans le programme initial. Les dons de l’association Les Amis de l’église d’Hauteville-Gondon ont servi à restaurer deux panneaux peints situés dans le chœur et à financer le remplacement des deux grands lustres de la nef. Ce vaste chantier, soutenu par un fort engagement collectif local, s’achève cet automne 2018. Il a donné lieu à de belles surprises, en particulier la révélation du drapé en trompe-l’œil qui surplombe le retable du rosaire. De même, les très beaux morceaux de stuc en relief présents à la croisée des voûtes apparaissent désormais avec leur polychromie d’origine et signent la spécificité de l’église d’Hauteville-Gondon parmi les églises baroques de Savoie.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé pour les interventions sur le gros œuvre, au début du chantier, une aide de 15 000 € qui a permis la poursuite des autres travaux dans les meilleures conditions.

Pascale Vidonne

Bibliographie :

Archives municipales d’Hauteville-Gondon.

B. Alzieu et É. Alzieu-Martin, Bourg-Saint-Maurice et ses environs autrefois, Montmélian, 2001.

Le projet en images

Eglise Saint-Martin d’Hauteville-Gondon, plan au sol de Mme E. Martin, arch. du patrimoine